Garde Champêtre Territorial
Fermez les yeux et essayez d’imaginer ce que représente pour vous un garde-champêtre. Si vous voyez un bonhomme, se promenant dans les champs un fusil sur l’épaule et une fleur aux dents : réveillez-vous ! Vous n’y êtes pas du tout… Lisez plutôt…
1. Le métier de garde-champêtre
a) Ses tâches
Le garde-champêtre exerce plus particulièrement dans les zones rurales (bien qu’un nombre non négligeable de gardes champêtres soit affecté à des tâches de police municipale).
Ses tâches y sont particulièrement nombreuses et variées. Bien évidemment, en tant qu’agent de police assermenté, il doit assurer des missions de surveillance, de prévention de la tranquillité et de la sécurité (sous l’autorité du maire et en exécution des arrêtés de celui-ci), constater des délits et établir des procès-verbaux.
Mais ses missions vont bien au-delà : de plus en plus, il a en charge la protection de l’environnement et la préservation des espaces naturels dits « sensibles » (rôle tantôt préventif, pédagogique ou répressif : chasse, pêche, camping et décharge sauvages, pollution des rivières,…).
Ajoutons le maintien du lien social avec les habitants, les foires, les marchés, les fêtes et manifestations diverses. N’oublions pas les problèmes de stationnement, d’excès de vitesse,…
Bien entendu, après ses nombreuses interventions (à pied, voiture de fonction, moto, VTT, … et même … à cheval dans certains cas), le garde-champêtre se doit d’établir des rapports à ses supérieurs…
b) Ses compétences – ses qualités
Tous les points précédents ne sauraient être réalisés avec une réelle efficacité si vous n’avez pas une bonne condition physique (vous devez sortir par tous les temps, de jour ou de nuit, et être disponible chaque jour de la semaine – on fait plutôt des manifestations festives le week-end que le jeudi de 9 à 10. Vous serez de même soumis au système d’astreintes).
Un mental d’acier et une bonne maturité d’esprit sont aussi nécessaires : vous pouvez être armé (à la discrétion du Maire) et porter des armes de 1ère, 4ème et 6ème catégorie (armes à feu de guerre, de défense, blanches, matraques et lacrymogènes : le matériel de Rambo mais avec un vrai cerveau…).
Un bon contact relationnel avec la population, la gendarmerie, les pompiers, … vous éviteront de toute façon de vous en servir (pour redevenir un peu sérieux, vous devez réellement avoir cette capacité de dialogue et de gestion de relations parfois conflictuelles).
Enfin, vous devez avoir un minimum de compétences techniques pour utiliser l’informatique (enregistrement des procès-verbaux, utilisation de logiciels spécialisés), les alcootests, des outils de prélèvement, des radars, …
Pour clôturer, sachez que suivant le lieu et les besoins, vous pourrez être amené(e) à vous spécialiser. On est bien loin de l’image décrite au début de cette fiche.
Pour tout dire, et sérieusement, enquêter et effectuer pour réaliser cette fiche m’inciterait presque à passer ce concours. Dommage que la condition physique risquerait de ne pas suivre…
c) Son salaire
En janvier 2011, pour un garde-champêtre principal (le concours dont on parle depuis tout à l’heure) , le salaire est d’environ 1370 EUR brut à l’échelon 1 et d’environ 1 700 EUR bruts au onzième échelon.
Cependant, comme vous avez de l’ambition, vous ne manquerez pas de devenir ensuite Garde-champêtre chef, puis garde-champêtre chef principal…
2. Le recrutement du garde-champêtre
a) Fonction publique et catégorie
Le garde champêtre constitue un cadre d’emplois de police municipale de catégorie C.
Le concours est donc organisé par le CDG (Centre De Gestion) de votre département (voir notre carnet d’adresses des concours).
b) Diplômes requis
Vous devez avoir au minimum un diplôme de niveau V (CAP, BEP, Brevet des collèges) et 18 ans (30 en maturité…).
Etre de nationalité française, être en situation régulière au niveau du Service national, jouir de vos droits civiques, ne pas avoir votre casier judiciaire (bulletin n°2) rempli de méfaits indélicats (sinon ça n’est pas bien vu…) et enfin remplir les conditions d’aptitude physique requises pour cette fonction.
c) Le concours unique, par voie externe.
Les épreuves sont rigoureusement les mêmes (sauf contenu des épreuves physiques) que celles de gardien de police municipale territorial.
Epreuves d’admissibilité (écrites) :
– Epreuve 1 : Rédaction d’un rapport, 1H30 coefficient 3.
« Vous êtes garde champêtre O. MOMBATO (je n’invente rien, la plupart des énoncés ont des petits noms comme ça) et le 83 juillet 2052, vous avez surpris en flagrant délit Marcel EPLUBODESBATO en train de déverser consciencieusement son huile de vidange dans la rivière». A partir des documents joints, établissez un rapport sur ce que vous fait suite à cet acte délictueux. Voilà en résumé ce qui vous attend dans cette épreuve (voir les annales sur notre site), qui vous demande une rigueur à faire pâlir l’hiver 54, l’objectivité d’un miroir parfait et la maîtrise orthographique et grammaticale du regretté Maître Capello (pour être le meilleur bien sûr…). C’est tout à fait possible et « jouable », il suffit de bien appliquer certaines méthodes et de connaître certaines tournures de phrases.
Epreuve 2 : Réponse à des questions d’un texte qui vous est remis, 1H, coefficient 2.
L’avez-vous bien compris ? Etes-vous capable d’en expliquer telle ou telle expression ?
Comme vous avez bien suivi tous les conseils ci-après, vous êtes admissible, quelques semaines plus tard, aux épreuves d’admission :
– 1ère épreuve : entretien, 20 minutes, coefficient 2.
Entretien avec le jury portant sur le fonctionnement général des institutions publiques et sur la motivation du candidat pour occuper un emploi d’Agent de Police Municipale.
– 2ème épreuve : épreuves physiques, coefficient 2.
Une épreuve de course à pied (1 000 m pour les hommes, 600 m pour les femmes) et une épreuve de natation (50 m nage libre). Si vous ne savez pas nager, vous allez devoir vous reporter sur le concours de gardien de police municipale territoriale…
Exception ici pour les femmes enceintes (avec certificat médical l’attestant, bien évidemment) qui peuvent en être dispensées.
3. Les conseils de la boîte à concours :
Voici les raisons pour lesquelles vous avez toutes vos chances :
– Vous êtes réellement motivé(e).
– Beaucoup de candidats se prennent quand même pour Rambo, mais pas vous.
– Admissibilité, épreuve 1 : comme on vous le dit dans certains livres de révisions, notamment dans le « cours sur le rapport » du site « la boîte à concours », vous êtes capables de respecter et de vous en tenir à un cadre de base rigoureux, ne faisant intervenir dans votre rapport que le strict nécessaire. Vous prenez le temps d’établir ce cadre au brouillon. Vous avez appris un certain nombre de tournures de phrases classiques mais nécessaires, sans y mettre la moindre faute d’orthographe. Vous avez aussi bien révisé vos participes passés (surtout, travaillez-les particulièrement).
– Admissibilité, épreuve 2 : pas de secret, il faut avoir fait un maximum de sujets, et les avoir rédigés (lire ne suffit pas, on ne voit pas ses erreurs, aussi bien de compréhension que d’orthographe ou de grammaire !!!).
– Dans ces deux épreuves, d’une manière ou d’une autre, il faut composer sur le maximum de sujets (par l’intermédiaire de « la boîte à concours » ou d’un autre organisme, voire de plusieurs livres – sachez cependant que dans ce cas les mêmes annales reviennent parfois souvent), réellement, pas en lisant simplement les corrections (achetez tout de suite une ramette de papier et quelques stylos).
– Admission : l’oral. Connaissez-vous le fonctionnement des institutions publiques (ne vous inquiétez pas, ça s’apprend, ça n’est pas un don), êtes-vous vraiment et suffisamment motivé(e) pour cet emploi (inquiétez-vous, c’est sérieux : si vous arrivez à l’entretien avec des colts et une étoile de shérif – c’est imagé bien sûr – , ou que vous donneriez tout à cet instant pour être invisible – c’est imagé aussi, vos chances se réduiront à l’état du compte courant de la France à chaque fin de mois : « moins quelque chose… » : le jury doit avoir en face de lui une personne mûre, réfléchie, posée, volontaire, déterminée. On ne confiera pas la sécurité publique à un fou de la gâchette (même si on n’a pas une arme létale) ou à un dépressif lymphatique qu’on a envie de secouer…
– Admission : les épreuves physiques. Vous devez être tellement sûr(e) de votre réussite aux épreuves d’admissibilité qu’il faut vous entraîner régulièrement bien avant à ces épreuves : ce n’est pas lorsque vous saurez que vous êtes admissible que vous aurez le temps de vous entraîner pour votre 1 000 m (crampes, claquages, …) ou votre épreuve de natation : vous n’aurez pas le temps d’apprendre à nager ce jour-là. Passer un concours, c’est arriver parmi les meilleurs (sinon le meilleur). Chaque demi point sauvé a donc une importance capitale.
A savoir : toute note inférieure à 5 à l’une ou l’autre des épreuves d’admissibilité est éliminatoire…
4. Ca y est j’ai le concours !
Félicitations… Mais ne commandez pas tout de suite votre ferrari FXX…
– Tout d’abord, vous êtes inscrit(e) sur une liste d’aptitude (valable sur tout le territoire) après avoir fourni (dans les 15 jours suivant la notification de votre réussite) un certain nombre de documents (certificat de nationalité française, …).
Cette inscription est valable un an, renouvelable une fois (à votre demande, au centre de gestion, un mois avant le terme de la première année).
– Ensuite il faut attendre d’être recruté par une collectivité territoriale (rien ne vous empêche de prendre les devants).
– Vous êtes alors nommé(e) stagiaire pour une durée d’un an. Pendant cette durée vous devez suivre une période de formation de trois mois (théorie et pratique). A l’issue de ce stage et de la période d’un an, vous êtes titularisé(e) si tout s’est bien passé… mais il n’y a pas de raison que ça se passe mal, car vous êtes plus que motivé(e)…
– C’est vrai, ça paraît difficile, mais franchement, quand on voit le métier, vous ne trouvez pas que ça vaut le coup de se donner de la peine ?
Ah, oui ! N’hésitez pas à passer en parallèle le concours de gardien de police municipale, les épreuves étant les mêmes…
5. Textes de référence
Article L2213-16 du Code général des collectivités territoriales
Article R2213-58 du Code général des collectivités territoriales
Article 15 du code de procédure pénale
Articles 22 à 25 et 27 du Code de procédure pénale
Article 25 du décret n° 95-589 du 6 mai 1995
Décret 94-731 en date du 24/08/1994
Décret 94-731 modifié le 22 décembre 2006
Loi relative à la démocratie de proximité du 27/02/2002, art. 42 et 46 sur l’emploi des gardes champêtres
Loi sur la sécurité intérieure du 19/03/2003
Loi relative aux libertés et responsabilités locales du 13/08/2004, article 163
Loi n°2007-297 dite « Loi Prévention de la Délinquance »